Le Roc voit la vie en bleu... azur

ROC MARATHON MONDOVELO

Sous un grand ciel bleu et dans des conditions de rêve, le Roc d’Azur a connu une journée intense avec en point d’orgue les victoires de l’Autrichien Alban Lakata et de la Britannique Sally Bigham sur le Roc Marathon Mondovélo.

 

Sur la ligne de départ, du Roc Marathon Mondovélo, on parle allemand, anglais, néerlandais, italien… et parfois même français. Mais quand il s’agit d’évoquer le Roc d’Azur, le langage devient universel. Avec un mot qui revient toujours : plaisir. Du plaisir, nul doute que les 2000 coureurs au départ du Roc Marathon Mondovélo, temps fort de vendredi en ont pris un maximum. « Le Roc, c’est un mythe, clame Michael Tauziet, arrivé d’Alsace. C’est une épreuve qu’il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie. »  Venu de Bourgogne, Thierry Jacqui espère lui avoir encore un peu de souffle pour souffler les 50 bougies de son anniversaire… samedi. « Le Roc d’Azur, c’est unique, explique-t-il. C’est la 8e fois que j’y participe dont deux fois en tandem, mais c’est la première année que je me lance sur le Marathon. Il fallait bien ça pour mon anniversaire. J’appréhende un peu car après le 50e ou le 60e kilomètre, c’est l’inconnu. Le Bougnon sera un bon test… Il y a un peu de stress, mais c’est pour ça que nous sommes là. C’est le défi. Pas sûr qu’on attende demain et mon anniversaire pour faire la fête… Enfin, si nous sommes encore en état ce soir ! »

Si les cadors, dont l’Autrichien Alban Lakata grand vainqueur du jour se sont défait des pièges du parcours en moins de quatre heures, les plus modestes ont parfois passé plus de sept ou huit heures sur les sentiers du Massif des Maures. Avec pour tous, du premier au dernier, la joie d’avoir disputé une épreuve pas tout à fait comme les autres.

ROC MARATHON MONDOVELO : Lakata et Bigham les plus forts

Un champion d’Europe et vice-champion du monde, un champion du monde et un champion olympique, tel est le podium du Roc Marathon Mondovélo 2013. Palmarès de rêve pour une épreuve qui rassemblait plus de 2000 coureurs sur les 83km du parcours.

Vainqueur du Roc d’Azur en 2010, l’Autrichien Alban Lakata s’est finalement imposé au sprint après 3h43’03’’ d’effort. Champion d’Europe en mai dernier en Allemagne, Lakata a constamment fait la course en tête. Seule une petite chute à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée lui a procuré quelques frayeurs. 

Au col de Valdingarde, à un peu plus de la mi-course, ils étaient encore cinq en tête : Lakata mais aussi l’Allemand Moritz Miltaz, les Suisses Christoph Sauser et Martin Fanger, et le champion olympique tchèque Jaroslav Kulhavy. Le Grec Ilias Periklis, champion du monde Marathon en 2012, pointait alors à 1 minute tandis que les Allemands Jochen Kass et Robert Mennen, et l’Italien Tony Longo étaient relégués à plus de deux minutes. Dans le groupe de tête, Fanger était le premier à lâcher. Quelques kilomètres plus loin, Milatz, vainqueur du Roc d’Azur 2011, ne pouvait pas non plus suivre le rythme du trio. Vainqueur l’an dernier de ce Roc Marathon Mondovélo, Kulhavy, réussissait à creuser un léger écart mais Lakata produisait un gros effort pour recoller. Champion du monde marathon fin juin, Sauser (37 ans), lui aussi ancien lauréat du Roc d’Azur (2005 et 2006) et du Roc Marathon (2011), tentait à son tour sa chance. En vain. Lakata était bien le plus fort sur la base nature de Fréjus. Vainqueur fin septembre de la quatrième étape Marathon Series à Langkawi, en Malaisie, Thomas Dietsch termine meilleur tricolore mais loin de la tête de course (24e à 32’39’’ de Lakata).

Dans la course féminine, la Britannique Sally Bigham a une fois encore été seule au monde. Elle s’impose pour la quatrième fois d’affilée sur le Roc Marathon et devance, comme l’an dernier la Française Hélène Marcouyre, à nouveau deuxième (2 fois deuxième sur le Roc d’Azur et troisième fois deuxième sur le Roc Marathon). La championne de Belgique Alice Pirard complète le podium. 

Alban Lakata (AUT, 1er en 3h43’03’’) : «  J’étais dans un très bon jour. Dès le départ, j’ai senti que j’avais de bonnes jambes. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir. J’avais déjà gagné le Roc d’Azur en 2010 et ajouter un titre sur le marathon est vraiment incroyable. En plus en battant le champion du monde ! Je me suis fait un peu peur dans une descente où j’ai chuté mais je n’ai perdu que 100 mètres et j’ai pu revenir assez vite. Remporter le Marathon procure un grand sentiment. Je viens ici depuis près de dix ans. Pour tous les VTTistes, le Roc d’Azur représente quelque chose de fort. C’est une des courses majeures que l’on veut tous inscrire sur son palmarès. On est toujours à 100%. C’est un endroit magique pour finir la saison. Le parcours est top, il fait toujours beau et l’ambiance est super. C’est vraiment mon endroit préféré. On verra dimanche pour le Roc d’Azur. Le passé montre que généralement, si on est bien le vendredi, on l’est aussi le dimanche. J’espère faire podium. Je n’aurai aucune pression, alors ça peut sourire. »

Jaroslav Kulhavy (RTC, 2e en 3h43’07’’) : « Cette deuxième place me rend heureux. Ce fut une très belle course, très technique. Tous les ans, je me régale en venant ici. Il y a du fun, et c’est important dans le sport. Mais aujourd’hui, Alban était trop fort, notamment sur le plat. Il a roulé seul pour revenir sur moi dans les derniers kilomètres et je n’ai rien pu faire à la fin. En plus, j’étais un peu malade la semaine dernière et encore un peu fatigué. Je déciderai seulement samedi si je prends le départ du Roc d’Azur dimanche. »

Christoph Sauser (SUI, 3e en 3h43’10’’) : « Alban était vraiment le plus fort. J’ai essayé d’attaquer en fin de parcours quand on a repris Kulhavy mais j’étais très fatigué. Le Marathon a beaucoup évolué. Aujourd’hui, on roule pratiquement plus vite sur marathon que l’on roulait sur le cross country il y a quelques années. On verra dimanche pour le Roc d’Azur. Généralement, je me sens mieux le dimanche que le vendredi, mais là, je me sens vraiment fatigué. »

Sally Bigham (GBR, 1re féminine en 4h41’07’’) : J’étais venue pour le fun car la saison a été longue. J’ai pris beaucoup de plaisir et avec cette quatrième victoire, je me sens ici un peu comme à la maison. Le parcours a un peu changé et a été amélioré. J’ai été un peu surprise car j’ai roulé il y a deux jours sur l’ancien parcours. C’était ma première course en 29 pouces et en tout suspendu, ça change beaucoup aussi des habitudes. Mais maintenant, c’est vacances. Je vais ranger le VTT et sortir le bikini ! »

Hélène Marcouyre (FRA, 2e féminine en 4h57’56’’) : « Depuis plusieurs semaines, j’étais fatiguée et en venant ici à la fois pour le Roc Marathon et le Roc Dames, je me demandais dans quoi je m’engageais. Et finalement, c’est assez bien passé. Je me suis fait plaisir. Je viens ici depuis 1995 et pour moi, il est inconcevable de terminer une saison sans venir au Roc. »

Thomas Dietsch (FRA, 24e et 1er Français en 4h5’42’’) : « Je suis revenu lundi dernier de Malaisie après 30 heures de voyage et aujourd’hui, j’étais complètement dans le gaz. D’entrée je me suis battu avec moi-même. Je finis à une moyenne de 143 pulsations ce qui est nul. La fin de saison est très longue et c’était peut-être la course de trop. Mais c’est important d’être au Roc et de montrer le maillot de champion de France. Je prends toujours du plaisir, mais à 39 ans, il faut que je commence à penser à la reconversion avec ma marque Bulls pour développer les vélos. »

Alain Prost y prend goût

Il est sans doute celui qui a signé le plus d’autographes dans l’aire d’arrivée du Roc Marathon Mondovélo et a le plus posé pour les photos. A peine la ligne d’arrivée franchie, Alain Prost a répondu à tous les bénévoles, spectateurs et concurrents fans du quadruple champion du monde de formule 1. Et toujours avec le sourire. Déjà présent l’an dernier, l’ancien pilote, à 58 ans, s’est de nouveau illustré terminant 374e sur plus de 2000 participants, en 5h43’. « J’étais un peu moins bien que l’an dernier, constate le champion. Le parcours a un peu changé et était un peu plus technique dans les descentes. Et malheureusement, ce n’est pas moins fort. Je ne fais du VTT que depuis deux ans et je suis une quiche en descente. Je suis crispé, j’ai peur de me faire mal et quand on n’est pas relâché, ça rend les choses encore plus difficile. Parfois, je préfère même descendre du vélo. Mais je n’avais aucun objectif si ce n’est celui de me faire plaisir. Un tel effort, c’est un peu mélange de masochisme et de plaisir. C’est un challenge et c’est ça qui motive. Et puis ces épreuves de masse sont formidables car ça permet de se mélanger. Les gens savent que je fais beaucoup de vélo et c’est sympa de recevoir pas mal d’encouragements tout au long du parcours».

MID ROC : Une histoire belge

En 2h13’41’’, le Belge Samuel Maryns s’est offert le Mid Roc (44km, 1250m de dénivelé positif). Il devance le Français Romain Massas de 1’51’’ et Loïc Maryns de 2’14’’.

Un samedi de gala

Roc Tandem, Maxima Roc Down à Sainte-Maxime, Rando Roc noire Powerade, Kid Roc, Roc Ruelles de Roquebrune-sur-Argens, le programme de samedi est particulièrement riche. Dans le Roc d’Azur Dames, elles seront nombreuses à vouloir succéder à la Polonaise Anna Szafraniec, victorieuse l’an dernier d’une course à l’accent polonais depuis quatre éditions (succès d’Aleksandra Dawidowicz en 2009 et de Maja Wloszczowska en 2010 et 2011). Dernière Française à s’être imposée (2005), Maryline Salvetat peut espérer voir une Tricolore lui succéder. Sabrina Enaux ou Fanny Bourdon auront cette ambition. Blessée, la championne olympique et double championne du monde Julie Bresset a en revanche dû renoncer.

Les enfants seront les vedettes de l’après-midi. Sur des parcours compris entre 2,3km (pour les VTTistes en herbe nés entre 2005 et 2007) et 8km (nés entre 1999 et 2000), la relève de la discipline découvrira les joies du Roc d’Azur. Avec beaucoup d’émotions pour les enfants… mais souvent encore plus pour les parents.

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