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L'évolution du VTT en 2025

Quand on observe le marché du vélo tout-terrain aujourd’hui, difficile de ne pas y voir un reflet miniature de l’industrie automobile. Même dynamique de mondialisation, mêmes logiques de montée en gamme, mêmes écarts entre les marques premium et les offres plus abordables… et même défis à relever. Penchons-nous sur cette comparaison, pédale contre pédale.

1. Mondialisation : une chaîne d’approvisionnement aux quatre coins du globe

Automobile :
Les constructeurs automobiles n’assemblent plus leurs voitures dans un seul pays depuis longtemps. Les composants viennent du monde entier : électronique d’Asie, pièces mécaniques d’Europe de l’Est, design en Europe de l’Ouest, assemblage final là où le coût est optimisé.
Résultat : une interdépendance mondiale qui rend le marché vulnérable aux crises (pénurie de semi-conducteurs, blocages logistiques, etc.).

VTT :
Le vélo tout-terrain suit exactement le même schéma. Le cadre peut être conçu en France, fabriqué en Asie, équipé de composants Shimano (Japon) ou SRAM (USA), puis assemblé ailleurs. Cette mondialisation a permis une offre plus large et plus performante, mais elle expose aussi le marché aux mêmes aléas que l’automobile : délais allongés, hausse des coûts de transport, dépendance à des fournisseurs uniques.

2. Montée en gamme et augmentation du prix moyen

Automobile :
Depuis 20 ans, la voiture « standard » s’est transformée en concentré de technologie : écrans tactiles, aides à la conduite, motorisations hybrides ou électriques… Résultat, le prix moyen a grimpé. Les modèles d’entrée de gamme sont plus rares, et l’écart entre le neuf et l’occasion s’est creusé.

VTT :
Même tendance. Les vélos tout-terrain d’aujourd’hui offrent des suspensions performantes, des cadres carbone, une transmission électronique sans fil, des freins à disque hydrauliques haut de gamme… La recherche de performance, de confort et de légèreté a fait grimper les tarifs. Là où un bon VTT coûtait 1 000 € il y a 15 ans, il n’est pas rare aujourd’hui de dépasser 3 000 €, même pour un usage loisir avancé.

👉 Et comme dans l’automobile, cette montée en gamme pousse certains pratiquants vers le marché de l’occasion… ou vers des marques plus abordables.

3. Grandes marques vs low-cost : Tesla ou Dacia ? Specialized ou Rockrider ?

Dans l’automobile :

  • Premium / innovation : Tesla, BMW, Audi, Mercedes… Elles innovent, imposent des tendances et misent sur l’image de marque.

  • Low-cost : Dacia, qui capitalise sur la simplicité, le rapport qualité/prix, et la robustesse.

Dans le VTT :

  • Premium / innovation : Specialized, Trek, Santa Cruz… Elles développent de nouvelles technologies (géométrie progressive, carbone de dernière génération, intégration de batteries pour VTTAE) et jouent sur le prestige.

  • Low-cost : Rockrider (Decathlon) remplit ici le rôle de Dacia : prix contenus, équipement correct, disponibilité facile. Si les passionnés leur reprochent parfois un manque de « prestige », ces modèles permettent à un grand nombre de découvrir le VTT sans se ruiner.

4. Évolution du marché : croissance… mais pas sans obstacles

Automobile :
Le secteur vit une transition forcée vers l’électrique, avec une réglementation stricte et une forte pression environnementale. Les coûts de développement explosent, les marges se réduisent, et certains acteurs disparaissent.

VTT :
Le marché a connu un boom pendant la pandémie, puis un net ralentissement. L’essor du VTTAE (VTT à assistance électrique) transforme la pratique et attire un public plus large, mais la concurrence est féroce. Les marques doivent investir dans la R&D pour suivre les tendances, tout en gérant la hausse du coût des matières premières et les stocks accumulés après le Covid.
Certains fabricants peinent à écouler leurs modèles 2023-2024, ce qui entraîne des remises importantes — une situation qui rappelle les concessions automobiles en période de surproduction.

5. Mon avis : les marques doivent se rappeler de rester à l'écoute du pratiquant.

Automobile ou VTT, la logique est la même : mondialisation, montée en gamme, innovation, segmentation entre premium et low-cost… et une constante nécessité de s’adapter.
Dans les deux cas, l’avenir dépendra de la capacité à répondre à trois défis majeurs :

  1. Innover sans rendre les produits inaccessibles.

  2. Réduire l’impact environnemental tout en conservant les performances.

  3. Rassurer le consommateur face à des prix qui grimpent plus vite que les salaires.

Le VTT est arrivé à maturité. Si l'objectif actuel des marques vise surtout les pratiquants existants et le renouvellement de leur matériel, il me semble qu'ils ne doivent pas oublier qu'il faut aussi  s'assurer que de nouveaux pratiquants aient l'envie de pratiquer le vélo tout terrain.

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